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The Scribbles

Culture, Histoire, langues, Patrimoine, Environnement, Critique, Archéologie, Tourisme, Cinéma, Séances, Education

Le site de l’Oukaimden: "Impact du tourisme sur l’environnement"

Autrefois, la visite des personnes dites « ETRANGERES » du pays, était reçue avec un peu de réserve, voire même avec une sorte de refus peut-être à cause des différences liées à l’appartenance ou autre ou tout simplement pour des motifs relatifs aux croyances.

Cependant, avec le développement qu’à connu le monde dans tous les domaines y compris celui de l’économie avec surtout l’industrialisation, et l’obtention de plus en plus de jours de repos , les mentalités ont changé et le dépaysement devient prisé soit par le voyageur, soit par le pays d’accueil quoique les Anglais étaient déjà précurseurs dans le secteur touristique ave surtout le tourisme culturel.

Ainsi, et avec le gain touché dans ce secteur émergent et motivé par le capitalisme, plusieurs pays se sont dirigés vers le secteur tertiaire avec la construction des hôtels des gîtes et l’aménagement des stations balnéaires ou des stations de ski de telle sorte que les Etats n’ont épargné aucun effort pour embellir leurs territoires.

En effet, de part sa volonté de consolider son économie via l’investissement dans l’industrie touristique, le Maroc n’a pas fait l’exception puisqu’il a mis le tourisme dans ses priorités en lui consacrant outre que le budget, des études et des plans, voire même des visions, à commencé par la vision 2010, celle de 2020 arrivant jusqu’à celle de 2030.

Et malgré la naïveté des efforts déployés dans le tourisme et malgré les périodes de crises le Maroc a réussi à s’imposer en tan que destination touristique capable de concurrencer d’autres destination à l’échelle mondiale comme l’Espagne, la Turquie ou même l’Egypte, en profitant à la fois de la diversité patrimoniale naturelle, matérielle et immatérielle dont il dispose, ajoutant à cela la mer, le Sahara et la montagne sans oublier sa proximité de l’Europe.

Parmi les régions marocaines qui sont devenues de vrais pôles touristiques nous trouvons la ville de Marrakech et son arrière pays surtout la vallée d’Ourika, le mont Toubkal et celui de l’Oukaimden où une station de Ski existe depuis 1939.

La région de l’Oukaimden qui se distingue par son altitude et par la création d’une station de ski, est considérée parmi les régions les plus prisées par les touristes nationaux et internationaux grâce surtout à son environnement exceptionnel, ses gravures rupestres et son patrimoine culturel indéniable surtout avec le respect de la tradition du pâturage, cependant et d’ailleurs comme toutes régions touristiques les investisseurs, encouragés par l’Etat, ne cherchent que garantir leurs profits en satisfaisant les touristes mais parfois cette satisfaction vient au détriment du milieu naturel.

Ainsi, nous verrons dans un premier temps la spécificité du site de l’Oukaimden et nous essayerons dans un deuxième temps de mettre la lumière sur les impacts du tourisme dans la région et nous proposerons quelques solutions dans un dernier temps afin d’atténuer le poids dangereux que pourrait générer l’activité touristique dans la région.

Situé à 74 km de Marrakech sur un haut plateau, le site de l’Oukaimden qui fait partie de la chaîne montagneuse du Haut Atlas, culmine à 3200 mètres d'altitude sur les hauts de la station. Cette dernière attire depuis le mois de Décembre à celui d’Avril les touristes nationaux et internationaux. Cette station couvre environ 300 hectares se concentrant sur le flanc nord de l'Oukaimden, ce dernier a une autre particularité, il est l’un des sites majeurs de gravures rupestres du Haut Atlas, qui sont accessibles par la route contrairement aux autres sites qui se distinguent par la difficulté d’accès.

L’Oukaimden est un mot composé, qui veut dire en amazigh « rassemblement des hommes »[1]. C’est un pâturage d’été où toutes les tribus environnantes se donnent rendez-vous à partir du mois d’août, en effet et une fois que la région est abandonnée à elle-même après la fonte des neiges, elle retrouve, de juillet à novembre, sa fonction originelle de pâturage d'été.

La touristification de la région a commencé avec le protectorat français, car elle fut dotée depuis 1936 d'un refuge pour alpinistes et skieurs par le CAF et d'un petit bâtiment pour les Tirailleurs Marocains et Skieurs par les autorités militaires. Cette station fut desservie par une piste au départ de Tahnnaout, construite entre 1937 et 1939 sur le versant Nord du plateau du Tizrag. En 1966, celle-ci fut remplacée par une route qui, s'embranchant sur la RS 513 au point kilométrique 50, à un kilomètre avant Aghbalou dans la vallée de l'Ourika, conduit au plateau de l'Oukaimden le long des oueds Tarzaza et Aït Lqaq. Sa longueur est de 30km. Destinée à l'origine à accueillir skieurs et alpinistes, elle fut dotée d'abord d'un important équipement pour ski qui en fait la mieux équipée des stations marocaines de sports d'hiver.

D’autres structures d’accueil seront ajoutées dès 1986 à savoir deux chalets (1 pour le CAF et 1 pour la Jeunesse et Sports) dont la capacité d'accueil est de 160 places; 3 hôtels (chez Juju d'une capacité de 60 lits; Imlil Hôtel d'une capacité de 120 lits; hôtel Farah kenzi d'une capacité de 260 lits), un magasin d'articles de sport; quelques épiceries; une infirmerie; un terrain de camping-caravaning; 2 parkings et un certain nombre de bâtiments administratifs dont la Gendarmerie Royale et les Travaux Publics.

Son attraction sur les gens de la ville s'est concrétisée par la construction de près de 75 chalets individuels sur des terrains mis en vente par la commune rurale. Et c’est ainsi, que la station devient très fréquentée en hiver, de décembre à avril, aussi bien par les amateurs de ski que par les écoliers et étudiants, la station se transforme en une véritable " petite ville".

Néanmoins, et malgré l’invasion hivernale des skieurs et de simple visiteurs, et l’installation de ces structures d’accueil qui ne riment pas avec la spécificité de la région, cette vague des citadins n’a pas pu porter atteinte ni au milieu environnemental ni aux activités culturelles pratiquées depuis des décennies par la population locale, puisque cette dernière gardent toujours ces liens avec le passé en pratiquant le pâturage en été, tout en s’insérant dans l’activité touristique en hiver, une saison de chômage pour eux, comme la location du matériel de ski; le métier de moniteur de ski; le métier de gardien de chalets et le travail dans le bâtiment.

Malgré la pollution de l’air et celle d’eau, engendrée par la construction d’une station de ski dans cette région sensible, son aspect traditionnel et simple a pu entre en harmonie avec le milieu environnemental et culturel, mais ceci ne peut pas justifier la création d’un autre projet là-bas, simplement pour satisfaire le touriste qui devient de plus en plus exigeant, car il y aura des impacts négatifs qui seront sans aucun doute une condamnation au site qui perdra son aspect durable.

L’exemple des projets les plus significatifs est celui entreprit il y a des années par le groupe EMAAR, qui reste d’ailleurs suspendu, puisqu’il n’est ni réalisé ni annulé. Ce projet touristique consistait en l’aménagement d’une nouvelle station de ski avec golf et complexe hôtelier à l’Oukaimden! Un tel aménagement exerce une pression considérable sur le milieu montagneux, qui constitue déjà un environnement fragile.

Même si le projet aura des retombées économiques indéniable dans l’immédiat en favorisant un tourisme de masse, mais cela créera aussi des déchets en masse, qui auront des conséquences catastrophiques sur la région, il suffit juste de citer la pollution de l’eau qui pourrait atteindre la nappe phréatique soit par ruissellement soit par infiltration.

Cette pollution de l’eau s’ajoutera au problème de la pénurie qui sera crée à cause du terrain du golf, qui nécessite une quantité considérable pour être arroser ; sans oublier que ce problème aura aussi des retombées sur la ville de Marrakech, étant donné que la région est considérée comme un stock d’eau pour la ville de Marrakech qui souffre du manque de cette ressource vitale ; Par conséquent, il faut absolument et avant la création de cette nouvelle station de ski, évaluer son impact environnemental sur le site de l’Oukaimden.

Le tourisme dans l’Oukaimden qui, pour être bénéfique et durable, a besoin d'être pris en main, au profit de la population locale. Et ceci n'est encore une fois possible que dans la mesure où c’est les locaux eux-mêmes qui le prennent en charge, en étroite collaboration il est vrai avec les collectivités et autorités locales, les services du Ministère du Tourisme et bien entendu avec les professionnels du tourisme de montagne, voire même avec l'ensemble des associations et autres organisations de la société civile qui ont la montagne pour zone d'action.

Ainsi et pour atténuer les conséquences négatives des activités touristiques dans le site, certaines mesures peuvent être prises, en commençant tout d’abord, par la diminution du nombre des véhicules pour atténuer la pollution de l’air en favorisant l’accès au site par des transports en commun ou en covoiturage, et puis en arrivant à la station il faut absolument éteindre le moteur lorsque le véhicule est à l’arrêt, sans oublier la sensibilisation à la réduction des déchets, tout en essayant de les recycler. En guise de faire profiter la région il faut insister sur la consommation des produits locaux, et de choisir un hébergement éco-responsable ou de découvrir la culture locale.

Pour que chacun s’inscrive dans une démarche de tourisme durable, il faut opter pour un ski responsable qui consiste en : la génération des bénéfices économiques dans la communauté d’accueil, l’offre d’une série de possibilités d’emplois pour les résidents, l’implication immédiate de la population dans les décisions concernant sa communauté, sans oublier d’offrir des occasions pour contribuer à la conservation de l’héritage culturel.

Seul un éco-tourisme peut contribuer à la sauvegarde de n’import quel site touristique, et non pas un tourisme qui favorise seulement la satisfaction des touristes qui, malgré la devise qu’ils apportent avec eux, consomment et après quittent le site au détriment des conséquences que pourrait avoir ce genre de tourisme irresponsable.

[1] http://www.fm-gacmt.org/documents/Actes%20du%20colloque%20du%2012%20decembre%202011.pdf

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