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The Scribbles

Culture, Histoire, langues, Patrimoine, Environnement, Critique, Archéologie, Tourisme, Cinéma, Séances, Education

La Darija face au snobisme linguistique

De nos jours, l’apprentissage des langues étrangères est devenu primordial afin de pouvoir s’ouvrir à d’autres cultures et pour faciliter l’échange scientifique dans un monde transformé à l’aide de la science en un petit village où l’on ne peut pas vivre sans interculturalité.

 Cependant, pour quelques compatriotes Marocains, il est hors de question de se promener sans envenimer leur entourage par des mots en un Français. Ce qui démasque parfois, leur incompétence linguistique, Laissant tout auditeur averti se demandant sur les motifs qui les poussent à divulguer des mots étrangers à tort et à travers.

  Ce snobisme linguistique envahissant les communications quotidiennes de certains, et qui, à mon sens, dépasse largement l’héritage linguistique de l’époque coloniale, est devenu insupportable surtout, lors d’une situation où la victime du snobisme linguistique n’est outre qu’un pauvre citoyen qui pour plusieurs raisons n’était pas aussi « chanceux » que lui pour apprendre la langue de Molière !

Vouloir se démarquer de la « populace » en se servant de la langue d’autrui, aura toujours des résultats inverses, car toutes les nations qui ont su valoriser leurs langues natales ont pu détenir le flambeau de la science. Cependant, si les uns ont la certitude que la Darijja marocaine ne pourrait en aucun cas devenir une langue de la science ; il faut absolument les rappeler que la langue Française n’était qu’un dialecte méprisé, dévalorisé et n’était employé que par la masse populaire.

Ainsi, l’héritage linguistique marocain est riche et varié. Ce métissage linguistique exceptionnel comporte plusieurs langues, qui restent un témoin, parmi d’autres des nations qui habitent et qui ont habité au Maroc ; loin de vouloir faire une distinction raciale ou ethnique, nous pouvons oser dire que le parler marocain est façonné, tout d’abord, par l’Amazigh et l'Arabe  s’ajoutant à cela d’autres langues telles que l’Hébreu, même si les Juifs sont une communauté fermée qui n’utilisait l’Hébreu qu’entre eux. Ils se donnaient l’occasion d’apprendre la langue dominante dans la société où ils vivaient, ce qui les rendaient bilingues. Cette compétence linguistique était nécessaire pour assurer leur commerce, non seulement à l’intérieur du pays mais à l’extérieur en plus.

Cependant, cela n’empêche pas de trouver quelques mots ou termes dans le parler des marocains, qui témoignent le passage juif, des mots bizarres tels que le « Qondrissi » désignant un pantalon court ou la « Dfina » une sorte de « Jellaba sans capuchon » utilisée seulement lors des cérémonies.

Les exemples sans très abondent mais cela nécessite la maîtrise de l’Hébreu pour essayer de détecter ces mots-là ; Pas la peine de parler de l’influence de l’Espagnol ni du Français puisque cela est évident, ni des mots venant d’autres pays du continent Africain comme ele Mali ou la Guinée.

J’essayerai par contre de citer quelques mots appartenant à d’autres pays européens tels que le Portugal, l’Italie et l’Allemagne.

.

Le mot en Darija

Ecriture en langue d’origine

Sens en Français

Langue d’origine

Saya

Saia

Jupe

Portugais

Farina

Farinha

Farine

Portugais

Lforno

Forno

Four

Portugais

Lcozina

Cozinha

Cuisine

Portugais

Gabetta

Gaveta

Tiroir

Portugais

Lfernatchi

Fornaci

Fours

Italien

Lbarba

Barbabietola

Betterave

Italien

Sahd

« It’s hot »

Il fait chaud

Anglais

Tenbrada

« Ten Brothers »

10 frères (misère)

Anglais

Suka

Cyka

Prostitué

Russe

Kiks

Kekse

Biscuit

Allemand

 

Ce tableau, cité ci-dessus, n’est qu’un petit échantillon de la richesse linguistique du dialecte marocain, et pourrait être rempli d’avantage, cela nécessite seulement un effort collectif et une volonté ardente de la part de nos linguistes qui devront quitter, enfin, leur paresse.

En parlant la Darija, je choisis de vivre en harmonie avec mon identité linguistique et culturelle, sans oublier le fait de vouloir être polyglotte et non seulement bilingue.

Je rappelle que ce travail n’est pas exhaustif et ne fait partie d’aucune recherche académique, il s’agit d’un simple effort personnel que je désire partager avec vous, visant à encourager les travaux sur le dialecte marocain afin de constituer une base préliminaire pour tout chercheur potentiel. Ajoutons, une volonté personnelle pour faire taire tous les snobs, en leur expliquant que l’habit ne fait pas le moine et parallèlement la langue ne fera pas d’eux d’aristocrates. Or, la langue n’est qu’un moyen de communication et chaque discussion ou contexte communicationnel a ses propres atouts. Sinon, cet outil de communication deviendra un moyen de domination.

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